jeudi 12 août 2010

H comme Hurtebise (chanson)

- Chanson écrite en décembre 1914 sous le titre « A Heurtebise ! » sur un air d’Aristide Bruant (« A Batignolles ! ») par un auteur anonyme, sans doute de la 36e DI, qui « n’est certainement pas un débutant en matière de composition : la qualité du texte, mais aussi la structure de la chanson en témoignent. »

- Texte :
(la chanson originale est disponible sur Deezer entre autres)

« Connaissez-vous ce grand coteau
Que borde un immense plateau
Le soir s’en vient souffler la bise ?
C’est Heurtebise !
On y va, doucement, en douceur
Avec un battement de cœur
Car des balles, on craint la traîtrise
A Heurtebise !
Elles passent dans l’air en ronflant
Froufroutant, doucement en sifflant
Des balles, c’est l’aubade exquise
A Heurtebise !
Parfois une fusée au ciel
Semble singer le grand soleil
Comète à la queue qui s’irise
Sur Heurtebise !
Un bruit … arrive du lointain
Une bombe … éclate soudain
Coup formidable qui paralyse,
Tout Heurtebise !
Les amateurs de sensations
S’en vont à la « Vallée Foulon »
Le soir où la corvée s’organise
Pour Heurtebise !
Les claies, les gabions, les rondins,
Creusent le dos, voûtent les reins
On y porte plus lourd qu’une valise
A Heurtebise !
La vie des tranchées a du bon
On y conserve son pognon
Forcément on économise
A Heurtebise !
On y soigne sa petite santé
Du café, de l’eau, du thé :
L’alcool est à peine de mise
A Heurtebise !
Heureusement que chaque soir
On a des nouvelles du terroir
Remerciant notre ami « Glize »*
Facteur d’Heurtebise !
O ferme ! Tu n’es plus qu’un nom
Tu es tombée sous les canons
Mais nous travaillons à ta reprise
Ô Heurtebise ! »


(* le vaguemestre)






Source : M. Robert dans la Lettre du Chemin des Dames n°12, page 6
http://www.chemindesdames.fr/photos_ftp/contenus/Lettre_12.pdf

1 commentaire:

Bruno POURCHET a dit…

Cette chanson est beaucoup moins dure que le poème de Dalize ou la chanson de Craonne qui fut en 1917 interdite; elle fut en effet écrite en 1914; l'état d'esprit du poilu en 1917 a totalement changé après trois ans de combats sans résultats tangibles et pour la France plus d'1 million de morts et 3 millions de blessés.