dimanche 25 août 2013

M comme Mont Hermel


Le Mont Hermel (cote 95, à droite du nom en mauve) et les "ouvrages" français du secteur (fond de carte IGN) 

- Butte située en bordure nord du bois de Beaumarais, près de Craonne. Son altitude maximale est de 95 mètres (un peu au sud se trouve la « cote 120 », telle qu’elle est nommée dans les communiqués, qui constitue le point le plus haut du secteur de Beaumarais, face au plateau).

- Après les combats de septembre 1914, le Mont Hermel se retrouve en première ligne, face au village de Craonne occupé et aux saillants du Tyrol et du Jutland que les Allemands aménagent. Il faut donc pour les Français fortifier les lieux, ce qui est fait progressivement par la construction d’un réseau de tranchées fortifiés par une série d’ « ouvrages » particulièrement bien défendus (entre les ennemis, quelques hectomètres de plaine, souvent marécageuse).

- Lors de l’offensive d’avril 1917, les lieux servent de base de départ aux troupes.

- Après les progrès français – même minimes –, encore plus après le repli allemand du 2 novembre sur l’Ailette, le Mont Hermel perd une partie de son importance face au nord, tout en gardant son rôle de base arrière (les Allemands sont à Corbeny). C’est ainsi que les Britanniques y stationnent en mai 1918 et y subissent le choc de l’offensive allemande du 27 (5th Yorkshire).

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dimanche 18 août 2013

R comme Rumeur Von Kluck



- « L'année dernière, un Allemand de marque honora Soissons de sa présence. Descendu au Lion Rouge, il charma tout le monde par son amabilité et ses largesses. Curieux des beautés de la nature, il parcourut en auto et visita entre autres choses les champignonnières de Pasly. Cet Allemand s'appelait Von Kluck. Il a dû garder un bon souvenir de Soissons, car depuis quatre mois il s'efforce vainement d'y rentrer. » (Marmita, journal de tranchée du 267e RI, 10 janvier 1915)


- Dès les premiers mois de la guerre apparaît une rumeur (parmi le flot de fausses informations et de « canards » qui circulent) cherchant à expliquer la bonne organisation défensive des Allemands dans l’Aisne. Cette rumeur ne fait que s’amplifier lorsqu’on découvre progressivement l’utilisation pertinente que ces derniers font des creutes de la région. De là à répandre l’idée que tout cela avait été préparé avant 1914, il n’y a qu’un pas …
- Pas franchi notamment par le comte Caix de Saint-Aymour dans La Marche sur Paris de l'Aile droite allemande. Ses derniers combats (26 août-4 septembre 1914) en 1916 (source : JF Jagielski). Un autre on-dit répand l’idée que l’ancien maire de Soissons, Victor Becker, aurait été fusillé pour avoir aidé les Allemands à installer leur artillerie dans les creutes avant la guerre).



- La rumeur ne s’efface pas totalement, malgré les démentis postérieurs à la guerre (cf. les mémoires de Georges Muzart, maire de Soissons après 1917) ou les travaux d’historiens démontrant qu’elle est infondée. On lit par exemple dans un article destiné au grand public en 1993 : « Ainsi fortifiés, les Allemands tiennent le terrain jusqu'à la dernière année de la guerre. En fait, dès leur arrivée sur le site, ils sont en pays de connaissance... Bien avant le début du conflit, un certain M. Kluck, "entrepreneur" au fort accent germanique, avait parcouru la région et fait l'acquisition de souterrains dans le Soissonnais en vue d'une exploitation industrielle. La guerre venue, le général allemand Alexander von Kluck - c'était lui, l'entrepreneur - met son armée en position sur le terrain qu'il connaît bien et rend rapidement le plateau imprenable. » (Anne Pons, L’Express, 14 octobre 1993)

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lundi 12 août 2013

M comme Montgomery ( Bernard)




- Militaire britannique
- Londres 1887 – Alton (Hampshire) 1976

- En 1914, Bernard Law Montgomery est lieutenant au Royal Warwickshire Regiment (4th Division). Après la bataille de la Marne, il arrive sur l’Aisne et prend part pendant un mois aux combats entre Vailly et Soissons.

- Montgomery écrit à sa mère le 20 septembre depuis les lignes tenues au-dessus du hameau de Le Moncel (près de Bucy-le-Long) : « J'ai été terriblement chanceux jusqu’ici vu que je l’ai échappé belle plusieurs fois ; par deux fois l’homme à côté de moi a été tué. Le temps est vraiment très mauvais ; ils disent que septembre est un mois très arrosé en France. Il devient froid aussi et ils devront nous envoyer des vêtements chauds pour nos hommes bientôt pour qu’ils restent en bonne santé. […] J’ai eu une très mauvaise nuit dans les tranchées la nuit dernière, la pluie n’a pas arrêté et les tranchées se remplissaient d’eau. J’ai dû aller vers l’avant contrôler des sentinelles toute la nuit pour voir si elles restaient en alerte. Certaines étaient très loin vers les tranchées allemandes et je devais ramper sur le ventre dans la boue et la gadoue et je me suis presque perdu. Les tranchées allemandes les plus avancées sont à moins de 700 mètres [70 mètres ?] des nôtres, donc j’aurais très bien pu être capturé par une de leurs patrouilles. »

(source : Paul Kendall, Aisne 1914 : The dawn of the trench warfare – traduction personnelle)


                                                    
- En mai 1918, Montgomery est à nouveau au Chemin des Dames, à l’est cette fois, au sein de l’état-major du IXe Corps du général Gordon (il a été blessé en 1915 et n’est donc plus combattant). C’est cette unité « au repos » après les combats du printemps qui subit le choc de l’offensive allemande du 27 mai.

- Après la guerre, la brillante carrière du futur grand commandant de la 2e guerre (El-Alamein, Normandie entre autres) se poursuit …




Biographie complète sur Wikipedia

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